L’utilisation sous toutes ses formes des technologies et des ressources numériques en éducation ne fait pas consensus. Partant des valeurs qu’il prône, des contextes qui sont le leur et des rôles qu’il occupe, le personnel des établissements scolaires vit différentes réalités relativement à l’intégration du numérique. C’est en ayant ce constat en tête que le CTREQ et ses partenaires souhaitent réfléchir à la question du numérique en éducation.
Les nouvelles générations côtoient le numérique depuis leur naissance et y ont recours de façon quotidienne. Bon nombre de jeunes ont des compétences et des usages en contexte extrascolaire peu approfondis et localisés alors qu’ils en font un usage principalement ludique (jeux vidéo) ou relationnel (médias sociaux). Les usages productifs, participatifs ou cognitifs attendus en contexte scolaire sont donc loin de leurs usages habituels. Il existe aussi des inégalités numériques entre les jeunes selon leur milieu socioéconomique, d’où l’importance que l’école démocratise davantage le numérique en éducation afin d’assurer une plus grande équité numérique entre les élèves et les milieux scolaires. Bien que la pandémie ait permis une massification du numérique dans les écoles par l’achat d’équipement, cela n’a pas forcément mené à sa démocratisation, car elle nécessite une mise en place de pratiques pédagogiques et de politiques appropriées, signifiantes et durables.
L’axe retour sur l’investissement (ou valeur ajoutée) en appelle à faire usage d’outils numériques pour enrichir la compréhension ou les compétences des élèves partant des dimensions suivantes: au plan de l’organisation des services (ex. orthophonie à distance, classe en présentiel et à distance, etc.), au plan des approches d’enseignement-apprentissage (pratiques et routines de classe, usage de ressources numériques, pratiques d’évaluation) et au plan du développement professionnel des enseignant·es. Il ne suffit donc pas de remplacer la technologie classique (tableau, manuels, processus de travail) par des technologies numériques et de continuer de faire la même chose qu’avant. En somme, les couts en temps et en argent doivent se traduire par des gains en matière d’apprentissages.